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Fiche Flammarion

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Message  Keivan Dim 15 Mar - 18:07

Naissance d’un Editeur

Ernest Flammarion revendique ses origines modestes. Ses parents étaient en effet d’humbles paysans de Haute-Marne. A la suite d’un investissement malheureux réalisé par Etienne Flammarion, la famille fut contrainte de vendre ses terres et choisie de s’installer à Paris. Le frère et la sœur d’Ernest entreprirent alors de brillantes études et devinrent respectivement astronome et professeur. Quant à Ernest, il était voué à travailler dès son plus jeunes âge, ses parents misant en effet beaucoup sur sa « débrouillardise » afin d’assurer la subsistance de la famille. Il travailla dans un premier temps chez un vendeur d’étoffes. Cependant, son goût prononcé pour la culture ( il suivait assidument des cours du soir) le pousse à quitter ce travail pour entrer chez le libraire Didier grâce à la médiation de son frère Camille. Il se familiarise ainsi avec le commerce du livre, voyage en Angleterre, en Allemagne, en Belgique et rapidement germe en lui l’idée de se mettre à son compte. Ainsi, il s’associa à Marpon et ouvrit une librairie près de l’Odéon en 1859. La volonté de s’étendre aux secteurs de l’imprimerie et de l’édition ne leur viendra que plus tardivement. C’est en effet à partir de 1875 que les deux associés décident de se consacrer à l’édition qui apparait alors comme un commerce fort rentable. La période qui s’étend de 1875 à 1885 constitue en effet une période « d’euphorie » pour les éditeurs d’après Elisabeth Parinet. Les débuts de Marpon et Flammarion dans l’édition sont laborieux car il est alors difficile de s’immiscer dans un marché dans lequel des cadors de l’édition tels Hetzel, Hachette ou encore Calmann-Lévy sont solidement établis. Cependant Flammarion et Marpon parviennent à se distinguer en rachetant trois œuvres d’Emile Zola à Delacroix, parmi lesquelles figurait notamment l’Assommoir. Les rééditions de Zola incorporent des illustrations, ce qui contribue à renforcer leur attirait aux yeux du grand public. Fort de ce succès, ils entendent amorcer une coopération avec Emile Zola. L’autre clef du succès que connut Flammarion réside dans la vulgarisation de traités d’astronomie rédigés par Camille Flammarion. Les deux frères en bénéficient grandement puisque Camille Flammarion devient « l’astronome le plus célèbre de son temps » tandis que Ernest Flammarion assure la renommée de sa maison d’édition. Dès lors, le chiffre d’affaire de Flammarion et de Marpon ne cesse d’accroître pour atteindre la bagatelle de 1 440 407 francs en 1881.

La place de Flammarion dans l’émergence de la culture de masse

En 1895, Flammarion remet en cause le monopole de Hachette sur les bibliothèques de gare. Louis Hachette avait en effet importer l’idée de William Smith et elle s’avérait fructueuse. La bibliothèque de gare fut un apport considérable à l’émergence de la culture de masse. Elle s’établit sur le postulat que le voyageur est un lecteur potentiel et contribua de fait à la diffusion de journaux et de livres sur l’ensemble du réseau ferroviaire français. Qui plus est, la clientèle de Flammarion se recrutait dans les milieux populaires et de la petite-bourgeoise. Flammarion axa donc sa ligne conductrice sur le genre romanesque qui rencontrait un franc-succès auprès de sa clientèle. Flammarion et Marpon recrutèrent alors les auteurs de feuilletons qui étaient en vogue à l’époque. Certains auteurs étaient particulièrement prolifiques. C’est le cas de Maël ( 20 titres entre 1891 et 1909), Malot ( 18 titres entre 1884 et 1896) ou encore Sales ( 38 titres entre 1891 et 1911).
Afin de faire connaitre ces auteurs, Flammarion n’hésita pas à recourir à toutes les ressources publicitaires existantes, tranchant par la même avec la tradition qui voulait que les éditeurs restât en retrait sur le plan publicitaire. A maintes reprises, Flammarion consacra un budget publicitaire évalué à environ 4.000 francs pour la parution d’un nouveau livre. On a donc ici l’exemple d’un éditeur qui cible les masses par le contenu de ses collections et par la diffusion d’informations. Ce matraquage médiatique allié à la politique commerciale agressive dont a fait part Flammarion constitua en quelque sorte sa marque de fabrique et, si il lui en coûta de nombreuses critiques émanant de ses confrères, elle lui permit d’assurer son succès.

Keivan

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Date d'inscription : 19/10/2008

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