fiche les salons

Les salons au 18e siècle

Une «société des Princes et des cours» (Bély)
-continuité avec les salons du 17e (¨Précieuses) : sociabilité littéraire et mondaine. Les tenantes des salons sont en concurrence : elles organisent différentes réunions à jour fixe avec différents invités selon le ton donné à la réunion, souvent autour d'un luxueux dîner pour celles qui en ont les moyens
-salons nommés alors sociétés, le mot salon est utilisé pour la première fois en 1780
-position centrale, très implantés dans la société mondaine, tolérés par le Roi
-kalos kagathos : fixent les règles du bon goût et du bon ton, et dirigent la vie en société : -conformisme social --> croient détenir les clés de la «culture légitime» (Bourdieu)
-élites nobiliaires, administratives, bourgeoises mais cependant mélange des ordres et métiers
--> inégalité des positions
-»il faut être homme du monde avant d'être homme de lettres» Voltaire
-représentations théâtrales privées (ex : Voltaire joue Zaïre chez la comtesse Fontaine-Martel) ; musique (ex : salon de Mme de Warens), défis littéraires...animent les soirées
Montesquieu et Rousseau critiquent la superficialité de l'esprit de conversation
-ridicule des femmes qui cherchent la consécration littéraire, ex : Mme du Bocage ou Mme de Beauharnais ; exception faite de Mme de Geoffrin (cf ci-dessous)
les salons sont le passage obligatoire pour faire carrière ; ex : salon de Mme du Deffand qui prépare l'élection de d'Alembert à l'Académie
-autres lieux mondains : théâtre de société du duc d'Orléans, salon de Mlle de Lespinasse, bals, concerts au Palais Royal, manifestations de bienfaisances publicisées
années 1780 : mutation de fond : les financiers ont aussi des salons, les jeunes critiquent le Roi, il ya moins de repas longs et luxueux (mode du tea time)
après la Révolution Française les salons restent un lieu utile à la constitution des groupes d'influence politique, ex : salon de Germaine de Staël

Un «tribunal de l'opinion» (Malesherbes)
-libre exercice de l'esprit critique
-discussions sur la foi : athéisme / déisme / scepticisme
-agir sur le champ littéraire, politique (Roi), sur les institutions académiques (favoriser des candidatures, ex : d'Alembert)
-salon du baron d'Holbach : matérialiste, reçoit Diderot, Hume, Sterne, Beccaria, Grimm (athéiste) : grande liberté de ton
-salon de Mme de Geoffrin, rue St Honoré : elle correspond avec l'impératrice Marie Thérèse et Catherine II, reçoit Hume, a fait une tournée en Europe
interdisciplinarité entre écrivains et peintres : diffusion des œuvres et circulation des idées, stimulation intellectuelle
pas d'élaboration de grands systèmes philosophiques mais début de leur publicité
art de «l'esprit de conversation» (Mme de Staël) : exposer ses idées de façon claire et brillante tout en sachant écouter
textes de Diderot ou Voltaire lu d'abord dans les salons (ex de Jacques le Fataliste)
salons de peinture : Salons de Diderot parus dans la Correspondance Littéraire à partir de 1759, repère Delacroix, Greuze ; création de la critique d'art

Le cosmopolitisme des Lumières à travers les salons-les salons affirment leur distinction et se reconnaissent le droit exclusif de qualifier ceux qui sont dignes d'être de l'Europe des Lumières ou non
-Europe aristocratique avec Paris comme capitale
-étrangers à Paris participent à ce cosmopolitisme mondain
-but des voyages à travers l'Europe : entrée dans les salons + parfaire son éducation
-les savants français sillonent l'Europe
-La correspondance littéraire de l'abbé Reynal publiée dans toute l'Europe diffuse partout les nouvelles des salons parisiens
-tropisme des congrès diplomatiques : Francfort = coeur de la société des Princes ; la ville de Spa aux Pays Bas est très fréquentée ; salon de Mme Necker, mère de Mme de Staël à Genève, qui reçoit Buffon ; salon de la comtesse Von Thun à Vienne qui reçoit Mozart
salon de Goethe à Weimar, de Jefferson, de Galiani, de la reine de Prusse Sophie-Dorothée, ou encore du roi de Pologne Poniatowski
salons littéraires en Angleterre : régentés par la «société des Bas Bleus» --> salon de Mrs Montagu, ton plus grave et plus pédant que chez les français