Triplette 24 de Sciences Po
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le deal à ne pas rater :
Manette DualSense PS5 édition limitée 30ème Anniversaire : où ...
Voir le deal

la super fiche sur les salons au XVIIIe !

Aller en bas

la super fiche sur les salons au XVIIIe ! Empty la super fiche sur les salons au XVIIIe !

Message  emilie Ven 24 Oct - 19:41

Les Salons au XVIII ème siècle.

Qu'est-ce qu'un « salon »?

Tout d'abord, précision terminologique: ce que l'on appelle « salon » depuis le XIX ème siècle s'appelait en réalité à l'époque des Lumières des « sociétés ».

On parle aussi de « Bureau d'esprit », expression qui correspond à un lieu de discussion et de réflexion politique, sociale et culturelle; foyer de bouillonnement intellectuel. Vecteur de diffusion des idées des Lumières et de gestation du projet pharaonique de la rédaction de l'Encyclopédie.

La structure d'un salon est particulière: c'est une assemblée composée de l'aristocratie et de la haute bourgeoisie, de gens de lettres et d'artistes réunie autours d'une femme hôtesse, et d'une figure intellectuelle.

Limites spatio-temporelles:
Principalement du début du XVIII à la Révolution, même si des salons existent toujours après la Révolution. Les salons connaissent leur apogée après 1750.

Le phénomène n'est pas uniquement français: Diffusion de ce « concept » de salon en Angleterre et dans les provinces germaniques, sur le modèle français; mais ces salons restent tout de même inédits à l'étranger.

Quels sont les principaux salons de l'époque?

celui de la Duchesse du Maine; Voltaire y écrit des contes: Zadig, Micromégas.
Il est actif jusqu'en 1753.

Celui de Madame de Lambert à l'hotel Colbert. Il est actif au début du siècle. Montesquieu s'y rend régulièrement.

Celui de Madame de Tencin dès 1726. Son public est le même que celui de Madame de Lambert (on y retrouve Montesquieu par exemple).

Celui de Madame Geoffrin.
Se situe rue Saint-Honoré.
Succède au précédent au milieu du siècle (à la suite de la mort de Mme de Tencin) jusqu'en 1777.
Montesquieu, d'Alembert, Diderot, l'abbé Morellet...
Notoriété européenne.

Celui de Mme Du Deffand, contemporain à celui de Mme de Geoffrin.

Celui de Mlle de Lespinasse.
Situé rue Saint-Dominique
Actif dès 1766 et jusqu'en 1776.
Lieu privilégier de d'Alembert.
C'est le « salon de la muse de l'Encyclopédie » selon Mme Du Deffand.

Celui de Mme Necker
Assure la succession des salons Geoffrin et Lespinasse.
Il Hérite du public de ces derniers.
Discussions économiques et politiques jusqu'à la Révolution.

L'image du salon comme lieu de controverse, mythe ou réalité?
On ne peut nier que les plus grands philosophes emblématiques de ce siècle des Lumières les fréquentent, discutant donc de leurs travaux et en particulier de l'Encyclopédie.
Il est donc certain que des idées nouvelles circulent lors de ces assemblées:
En particulier dans le Salon de Mme Geoffrin: véritable protectrice, mécène des gens de lettres. Mais la discussion reste assez modérée.
Salon de Mlle de Lespinasse: discussions plus libres; des idées radicalement nouvelles y sont exprimées.

Cependant, ce « mythe » du salon en tant que lieu de diffusion intense des nouvelles idées est à nuancer:
Ces assemblées sont avant tout des rendez-vous mondains et les discussions ne sont pas toutes philosophiques!
politesse et bienséance priment sur la controverse; la censure est forte, en particulier dans le salon de Mme Du Deffand.
« La plupart des hommes ne disent en conversation que des choses de convention. Les gens de lettre n'oseraient pas même dire franchement ce qu'ils pensent d'Homère, quoiqu'il ait vécu il y a trois mille ans. » Mme Necker.
La priorité de la majorité des philosophes est de plaire en se créant des relations haut-placées lors de ces assemblées de salon.
« Il faut être homme du monde avant d'être homme de lettre ». Voltaire.

Quelle relecture aujourd'hui?
On peut observer que le mouvement des Lumières reste profondément enraciné dans l'Ancien-Régime.
Deux stratégies différentes se dessinent: Percer dans les salons en devenant en quelque sorte tributaire de mondanités afin de diffuser les idées nouvelles dans les « hautes sphères » de la société et a fortiori au reste de la société ou au contraire refuser, comme Rousseau, tout comportement complaisant et toute soumission à de quelconques conventions.
Dès lors, le phénomène de salon devient une invitation à se questionner sur la place que doit prendre l'homme de lettre au sein de la société pour se faire entendre tout en restant fidèle à ce qu'il prône.

emilie

Messages : 10
Date d'inscription : 24/10/2008

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum