Fiche sur Vienne

Cette fiche sera principalement axée sur les transformations du paysage urbain viennois dans la seconde moitié du XIXe siècle et sur son developpement culturel.
Il convient toutefois de rappeler que Vienne fut le théâtre d'un congrès qui réorganisa l'Europe de 1814 à 1815. Choisie pour le fait qu'elle fait office d'allégorie du conservatisme, Vienne n'echappe pas pour autant à la vague libérale qui se diffuse en Europe en 1848. Par ailleurs, les idées libérales sont alors véhiculées par la frange bourgeoise. Wieland Biedermeier, personnage fictif fait alors office-à l'instar de John Bulle un Royaume-Unis de XVIII siècle- de personnification du confort bourgeois qui se complait dans les plaisirs qu'offre alors la capitale de l'Autriche.

La seconde moitié du XVIIIe siècle est marquée par la croissance urbaine Viennoise. En terme de population, Vienne qui comptait 250 000 habitants en 1814 avoisinne 2 million d'habitants à la fin du siècle. En parallèle, de profondes transformations s'opèrent dans la ville. En effet, en 1857, les remparts de la ville sont détruits à l'initiative de l'empereur François-Joseph. Cet aménagement permet la création du Ring, large boulevard circulaire long de 4 kilomètres. De facto, le traffic est fluidifié au sein de la ville qui assiste même à un essor des transports en commun avec l'implantation du Tramway ( 1860) et du métro ( 1898).
Qui plus est, de nombreux édifices prestigieux sont construits le long du Ring. En atteste l'inauguration de l'Opéra en 1869, celle de la bourse en 1877 ou encore celles de l'hotel de ville et du musée des arts respectivement achevés en 1883 et en 1871.
Le XIXe siècle étant marqué par l'émergence des loisirs, Vienne n'est pas en reste dans ce domaine.Le Stadtpark (inauguré en 1862) s'inscrit dans la volonté de consacrer des espaces de la ville à la détente. Vienne accueille l'exposition universelle en 1873, ce qui semble parachever son entrée dans le concert des villes européennes modernes. Ainsi, à l'instar de Paris à la même époque, Vienne connaît une profonde transformation qui lui confère un nouveau visage urbain.

Le deuxième aspect important en ce qui concerne Vienne au XIXe siècle réside dans son attractivité sur le plan culturel. En effet, les élites contemporaines considèrent alors Vienne comme la capitale culturelle de l'Europe.
Du point de vue musical, la valse fait la renommée de la ville. Des musiciens tels que Strauss s'inscrivent alors dans la lignée de Schubert et contribuent à intégrer un caractère moderne dans les arts viennois. Des écrivivains talentueux tels que Stefen Zweig résident à Vienne et participent à l'essor de la culture viennoise. On assiste également à un dynamisme scientifique non négligeable lié en partie à la création de l'académie des sciences en 1847. En outre, les travaux de Sigmund Freud (il publie en 1900 l'interprétation des rêves) ont un caractère particulièrement novateur.

Toutefois, des tensions au sein de la société viennoise la menacent d'implosion. En effet, estimant qu'il assiste à une recrudescence de l'antisémitisme, Theodor Herzl propose un nouveau mouvement nationaliste, le sionisme.

En définitive, Vienne est profondément inscrite dans le courant du XIXe siècle comme l'illustrent la réorganisation de son espace, l'essor d'une culture moderne et le réveil des nationalismes.