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élections européennes (suite et fin)

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Message  Alixx Mar 31 Mar - 10:17

II] … mais n’empêche pas une montée en puissance du Parlement européen

A) Un parlement stable, qui assume ses prérogatives

- Tout d’abord, l’absence d’une sphère politique européenne bien précise n’a pas empêché le Parlement de développer une assemblée politique stable et très représentative.
 Au moment des élections, les électeurs tendent à se baser sur les contextes nationaux, mais dans la mesure où les groupes politiques du Parlement européen ont un effet de socialisation, ils renforcent l’unité de leurs membres après les élections.
 Selon M. Van der Eijk, il est étonnant de constater que les partis européens restent cohérents en termes politiques, ce qui coïncide sensiblement avec la continuité politique gauche-droite de la plupart des pays de l’UE. Selon lui, malgré l’absence de politisation des questions européennes, cette tendance indique que les vastes préférences politiques des électeurs sont toujours représentées, même indirectement
 De plus, bien que la participation des électeurs soit faible en comparaison des élections nationales, elle reste supérieure aux élections de mi-mandat aux Etats-Unis par exemple. On se souvient de la déclaration de l’ancien président du Parlement européen Pat Cox, qui avait indiqué que la participation aux élections européennes de 1999 restait supérieure aux dernières élections présidentielles américaines.

- Le Parlement assume désormais de nombreux pouvoirs
 Il a désormais autant de poids que le Conseil des ministres pour ce qui est de l’élaboration du budget communautaire (article 272 et 275 CE) et des lois visant à faciliter la circulation des personnes, des marchandises, des services, des capitaux au sein de l’UE ou à protéger l’environnement et les consommateurs.
 Il est également habilité à approuver et à destituer la Commission Européenne en votant la motion de censure prévue à l’articlr 201 du traité CE. S’inspirant d’un usage qui remonte au début des années 80, le traité de Maastricht établit une sorte de vote d’investiture : le vote « d’approbation », qui doit intervenir avant toute entrée en fonction d’une nouvelle commission, tout en alignant la durée des mandats des commissaires sur celui du Parlement Européen. Par exemple, les votes ont été houleux lors de la désignation de la Commission après l’élection du Parlement en 2004.
 Ainsi, le Monde du 18 Mars a titré « Pour ou contre José Manuel Barroso ? Faites vos jeux aux européennes ! ». L’article soulignait que la reconduction du président de la Commission dépendait du scrutin de Juin. D’ailleurs, dans plusieurs pays, notamment la France, plusieurs partis ont promis de mener campagne contre le probable candidat de la droite, notamment les Verts qui détailleront lors de leur congrès européen à Bruxelles à la fin du mois « dix raisons » pour la non-reconduction de Barroso. Cette personnalisation du scrutin pourrait soulever un regain d’intérêt pour le scrutin.
 Les citoyens peuvent adresser une pétition au Parlement pour présenter une plainte à propos de l’application du droit européen, il exerce par là un contrôle démocratique (article 194 CE). Après chaque élection, le Parlement nomme également un médiateur, habilité à recevoir les plaintes émanant de tout citoyen de l’Union « relatives à des cas de mauvaise administration dans l’action des institutions ou organe communautaire autre que la Cour de Justice et le Tribunal de première instance» (article 195 CE)
 Sur le plan international, le parlement participe à la politique étrangère de l’UE ; son avis conforme est exigé lorsque l’Union négocie des traités internationaux et dans le cadre de l’adhésion de nouveaux membres à l’UE.
 La dernière réforme des traités décidée au Conseil Européen de Lisbonne en décembre 2007 accroît encore les pouvoirs du Parlement Européen dans de nombreux domaines…

- Pour illustrer le rôle renforcé du Parlement, il suffit d’examiner l’impact national de la législation européenne. Actuellement, la plupart des nouvelles lois dans les Etats membres sont issues de la législation européenne (selon les estimations, entre 60 % et 80 % de la législation nationale provient de règles convenues au niveau européen).


- Son rôle pourrait être encore accru par une hausse de légitimité si les électeurs se sentaient vraiment engagés dans les élections. C’est pour cela que les partis adoptent des stratégies.

B) Les partis mettent en place des stratégies pour réengager les électeurs
La baisse des taux de participation et l’augmentation de l’apathie des électeurs continuent d’inquiéter sérieusement l’organisation politique de l’UE. Des solutions ont donc été avancées pour inverser cette tendance.
L’idée la plus étendue est d’élaborer une véritable campagne pour les élections européennes dans laquelle chaque famille politique – les conservateurs, les socialistes, les libéraux, etc. – mèneront des campagnes similaires sur des questions européennes dans chaque Etat membre. D’après le scénario le plus fédéraliste, les électeurs pourraient voter directement pour les candidats sélectionnés par les partis européens plutôt que par les partis nationaux.
 Pour la campagne de 2009, le PVE (Parti Vert Européen) prévoit de faire encore plus avec une « campagne commune » et des événements programmés dans plusieurs capitales européennes comme Rome et Prague. « Vous sentirez vraiment que les Verts font plus que parler d’une seule voix, ils agissent ensemble », a déclaré M. Lamberts. « Dans certains pays, la campagne commune constituera 99 % de la campagne parce que ces pays ne souhaitent pas y ajouter une touche nationale, »
 Dans le camp socialiste, le faible taux de participation est la plus grande préoccupation, la désillusion générale concernant l’Europe étant en partie à l’origine du désintérêt des électeurs. Les socialistes craignent donc que cette apathie ne leur fasse perdre de l’influence au Parlement européen. Pour communiquer de nouveau avec ses électeurs, le PSE (Parti Socialiste Européen) a donc choisi de polariser le débat sur les clivages politiques traditionnels gauche-droite. Le PSE a massivement investi dans des outils en ligne pour communiquer avec les jeunes électeurs et a lancé une vaste consultation en Europe sur Internet concernant son programme pour les élections de 2009.

- L’une des critiques commune vis-à-vis des élections européennes est leur manque de visibilité, puisqu’il n’y a aucun candidat officiel pour reprendre les hautes fonctions de l’UE, comme celle de président de la Commission, à la veille des élections.
 Si les partis politiques devaient nommer leurs candidats plus tôt, cela personnaliserait les élections et susciterait l’intérêt des électeurs et des médias, comme l’affirment les partisans d’une UE plus intégrée.
 La CDU (Union chrétienne démocrate) a fait un pas dans ce sens puisqu’elle a publié le 16 mars son programme pour les élections européennes, dans lequel elle apporte son soutien à la reconduction de José Manuel Barroso à la tête de la Commission européenne.

- Le Parlement européen a lui-même engagé une campagne pour inciter les électeurs a voter. Elle repose sur trois principes:
 Pour la première fois un message commun et unique est diffusé dans les Vingt-sept;
 le Parlement Européen ne met plus l'accent sur le devoir civique des électeurs mais sur le fait que leur vote peut influencer le processus décisionnel européen;
 la campagne se veut "institutionnelle et non partisane", l'argumentation politique étant laissée aux partis politiques nationaux.


En conclusion, le processus d’élection du Parlement Européen peut être amélioré. Il pourrait être bon d’établir une harmonisation entre les lois électorales des pays européens pour que les électeurs aient conscience du caractère européen de l’élection. Il serait également bon que les partis européens puissent véritablement émerger, afin que les campagnes se focalisent sur les enjeux européens et non plus nationaux et proposent un véritable projet global de société pour l’Europe. Cela pourrait permettre un plus grand intérêt des électeurs pour les élections et amèneraient les médias à enfin jouer leur rôle d’intermédiaire entre les partis et l’électorat. Il serait également bon que les électeurs soient informés sur le rôle très important du Parlement pour avoir conscience du rôle de ces élections. Mais il y a de nombreuses raisons de rester optimiste : le Parlement est stable, tout de même représentatif des grandes tendances au sein de l’UE et il arrive à assumer ses prérogatives. De plus, de nombreuses stratégies sont engagées pour susciter l’intérêt des électeurs : les partis commencent à faire campagne commune, à proposer des noms de candidats pour la Commission et le Parlement lui-même valorise son rôle dans une campagne. Le chemin est donc engagé pour que l’électorat sente pleinement son rôle en tant que citoyen de l’Union Européenne.

Alixx

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Date d'inscription : 19/10/2008

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