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fiche la presse en France 1815-1830

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Message  Diane Lun 1 Déc - 13:26

La presse en France 1815-1830


Les journaux sont des entreprises artisanales mais deviennent des moyens d’expression de la société urbaine et industrielle : prépondérance de la presse parisienne.

Principaux périodiques parisiens 1815-1830

Archives philosophiques politiques et littéraires, 1817-1818
Le Censeur, puis Le Censeur européen, 1814-1820 (avec des interruptions)
Le Constitutionnel, depuis 1815, en prenant d’autres noms comme le Journal du commerce (1817-1819)
Le Courrier, 1819-1820
Le Courrier français, depuis 1820
Le Drapeau blanc, 1819-1827 puis 1829-1830
L’Etoile, 1820-1827
Le Globe, 1824-1832
Le Journal des Débats
Journal général de France, 1814-1819
Le National, depuis 1830
La Quotidienne, 1815-1847
La Tribune des départements, 1829-1835

La plupart des journaux sont homogènes dans leur composition malgré les polémiques politiques. Dans le National et le Journal des Débats, ce sont deux frères qui assurent les chroniques de la Bourse ; les romans-feuilletons de Dumas et d’Eugène Sue paraissent dans plusieurs journaux.
Les journaux n’abordent pas la question sociale même si des journaux légitimistes posent le problème de la paupérisation pour critiquer la bourgeoisie orléaniste.
Les préoccupations de la presse traduisent les aspirations et les intérêts de la bourgeoisie. Les problèmes économiques et douaniers sont abordés dans l’optique des chefs d’entreprise et des producteurs, les problèmes d’enseignement concernent le secondaire. Cependant, c’est l’activité politique qui nourrit les colonnes des journaux grâce notamment à l’extension du régime représentatif (multiplication des élections). Les commentaires politiques se multiplient. Ces journaux, qui forment l’opinion, renforcent la cohésion sociale et sont une source de remise en question du pouvoir et de l’autorité. Le presse ne détermine pas l’opinion des notables (c’est plutôt eux qui l’influencent que l’inverse) mais celle de la petite bourgeoisie, bien qu’elle n’ait pas le droit de vote sous la Restauration.
Le développement de la presse (contrôlée ou possédée le plus souvent par des notables) porte atteinte au système social reposant sur leur prépondérance. A l’autorité des notables se substitue, à Paris et dans les grandes villes, celle de l’opinion publique même si c’est une minorité de la population, c’est la partie la plus urbaine et la plus dynamique.



Principales dispositions relatives à la presse périodiques : (c'était un tableau normalement, j'ai essayé de rendre ça le plus lisible possible...)



Lois Statut légal Contrôle préventif Délits de presse Répression
Loi provisoire du 21 octobre 1814 : en vigueur jusqu'en 1819 (sf pdt les 100 jours). Autorisation préalable. Censure pour les écrits de moins de 20 feuilles (sauf une liste d’exceptions) jusqu’à la loi du 28 février 1817. Toutes formes d’attaque contre l’ordre ou les pouvoirs établis, y compris la propagation de nouvelles alarmantes. Contrôle par la police. Procès devant le tribunal correctionnel.Dans certains cas, cours prévôtales (lois des 20 et 27 décembre 1815).
Lois « de Serre » des 17, 26 mai et 9 juin 1819. Simple déclaration mais versement d’un cautionnement. Pas de censure. Délits non spécifiques à la presse : outrages à la morale, aux mœurs, à la religion, offenses au roi, diffamation, injures. Procès devant la cour d’assises (jury).

Loi du 31 mars 1820 (provisoire). Autorisation préalable. Censure. Délits non spécifiques à la presse : outrages à la morale, aux mœurs, à la religion, offenses au roi, diffamation, injures. Possibilité de suspension administrative.

Lois du 28 juillet 1821 et du 25 mars 1822. Autorisation préalable. Censure rétablie provisoirement en cas de « circonstances graves ». Introduction de « délits d’opinion » qui permettent de réprimer l’ « esprit » d’un journal. Possibilité de suspension administrative. Procès devant le tribunal correctionnel.
Loi du 18 juillet 1828. Déclaration et cautionnement. Pas de censure. Retour à la législation de 1819. Procès devant le tribunal correctionnel.

Ordonnance du 25 juillet 1830. Autorisation préalable. Censure. Confiscation administrative.

Lois des 8 octobre et 10 décembre 1830. Déclaration et cautionnement. Abolition de la censure. Délits non spécifiques à la presse. Compétence du jury.

Les régimes voient dans la presse un danger de déstabilisation qu’ils s’efforcent de contrôler principalement par l’autorisation préalable, la censure et le cautionnement sous la Restauration. Ces contraintes ne sont pourtant pas forcément négatives comme le dit Rémusat (homme politique français) : « le temps de la Restauration a été singulièrement favorable à la presse, peut-être parce que, plutôt combattue qu’opprimée, celle-ci a été forcée à la prudence et à l’habileté. Jamais les opinions libérales n’ont été, plus que sous la Restauration, obligées de se réduire à ce qu’elles ont d’inattaquable et de fondamental (…) ainsi condensées, elles n’en étaient pas moins fortes ».

Diane

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Date d'inscription : 25/10/2008

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