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Exposé 1830 révolution ratée en intégralité 1ère partie

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Message  Diane Dim 30 Nov - 18:48

Introduction

La révolution de 1830 qui correspond aux « Trois Glorieuses », c'est-à-dire aux 27, 28 et 29 juillet 1830 est déclenchée par la signature par Charles X des quatre ordonnances qui remettent en cause la Charte de 1814 en établissant un régime plus royaliste et conservateur. L’insurrection est populaire et se déroule essentiellement à Paris. Elle est rapidement prise en main par les députés libéraux et les orléanistes qui font accéder le duc d’Orléans, futur Louis-Philippe Ier au pouvoir. Un nouveau régime se met en place, une monarchie parlementaire libérale, la monarchie de Juillet.
Une Révolution, dans sa définition conduit à une rupture et à une fracture irréversible. On peut dès lors s’interroger sur les caractéristiques de l’insurrection de 1830. Répond-elle à ces conditions ou alors n’est-elle qu’une étape dans l’histoire du XIXème siècle ? La révolution de 1830 est caractérisée par son aspect éphémère et ses conséquences théoriques. Elle est de plus sujette à controverse pour ses contemporains.

I. 1) une révolution dans la forme

Si la révolution de juillet peu être considérée comme une révolution (en plus du nom qu’on lui accord, ce doit être tout d’abord par la forme de sa révolte. En effet, ces trois jours d’émeutes prennent tous les aspects formels de la révolution.

Qu’est ce qu’une révolution ?
Une révolution est la suppression de l'ordre établi et du régime politique en place, souvent inégalitaire, ainsi que son remplacement par une autre forme de gouvernement.


• Un élément déclencheur : Les brimades politiques subies par l’opposition sous le ministère ultra de Charles X. Le prince de Polignac passe aux Affaires le 8 août 1829. Cet émigré notoire, ultra entre tous, compose un ministère royaliste extrémiste, d’emblée impopulaire et brocardé par l’opposition. La presse, censurée, prend l’avant-garde de la révolte et déchaîne l’opposition. Charles X fait promulguer les ordonnances dites de « Saint-Cloud » le 25 juillet (après avoir perdu la majorité suite à la dissolution des Chambres). Ces quatre textes décrètent d’une part une nouvelle dissolution, mais aussi la suppression complète de la liberté de la presse, une réforme électorale favorable aux gros propriétaires fonciers — et défavorable à la bourgeoisie industrielle et des métiers libéraux —, et enfin une nouvelle échéance électorale. Le décret sur la presse — symbolique du refus d’ouvrir le dialogue et du choix de gérer la crise par un coup de force — met le feu aux poudres.

• Une révolution populaire : Le 26 juillet 1830, l’indignation agite les milieux journalistiques. Dans le même temps, industriels et patrons d’ateliers pactisent avec leurs employés. Libérés et encouragés, les ouvriers se joignent alors à la foule des émeutiers, menée par les imprimeurs. Des étudiants, lassés du carcan moral et religieux dans lequel l’enseignement supérieur est enfermé, les rejoignent.

Ce qui importe est avant tout l'ampleur et la rapidité des changements. C’est ce qui distingue d’ailleurs une Révolution d’une banale insurrection ou d’une révolte.

• Une révolution rapide : L’émeute devient le 27 juillet une réelle insurrection, avec la levée en masse des quartiers populaires de l’Est et du Nord-Est parisiens. Dans la nuit du 27 au 28 juillet, les barricades s’érigent. Le lendemain, les insurgés prennent l’Hôtel de Ville et les troupes de Marmont (commandant des troupes militaires) subissent une débandade. Le 29 juillet, maîtres des Tuileries et du Louvre, les émeutiers dominent la capitale. Un groupe de députés nomment La Fayette commandant de la Garde nationale. C’est un choix emblématique et réfléchi ; La Fayette a traversé les différents régimes — Révolution, Empire, Restauration — et, derrière son nom, l’unanimité peut se faire, une unanimité renvoyant aux cris de la foule célébrant à la fois la République et Napoléon.

Enfin, la Révolution est caractérisé par son déroulement de manière brutale et parfois sanglant.
• Une révolution brutale : Utilisation de barricades, combats sanglants entre l’armée et les insurgés. Au terme des Trois Glorieuses, le peuple est maître de Paris. La bataille a fait 1 000 morts (dont 800 chez les insurgés) et les partisans d’une rupture radicale avec la monarchie peuvent croire en un réel changement.

Grace à sa définition, nous avons montré que « l’insurrection des 3 glorieuses » , dans sa forme, est en vérité une réelle révolution.

I 2) des avancées théoriques en matière de libertés et de droits
Le duc d’Orléans est « un prince dévoué à la cause de la Révolution », « roi-citoyen », « roi des barricades », qui « a porté au feu les couleurs tricolores », « peut seul les porter encore », d’autant plus que « c’est du peuple français qu’il tiendra la couronne ».
Il a déclaré au Palais Bourbon, devant les députés, qu’il accepte cette Charte « sans restriction ni réserves », ainsi que le titre de « roi des Français ». Il n’est en effet plus roi « de France » par la grâce de Dieu, mais « roi des Français » par la volonté de la majorité des députés élus au suffrage censitaire. [Renouant avec la dénomination imposée à Louis XVI par la Constitution de 1791, idée de contrat avec le souverain et son peuple]. On peut alors penser qu’après 1830, « le temps des rois est passé ». (C’est du moins le point de vue de Chateaubriand)

Le texte, intitulé Charte de 1830, pour souligner la rupture avec la Restauration, s’ouvre sur l’affirmation que le trône est vacant. Suit une révision par articles
Laïcisation de la monarchie.
• égalité réelle des cultes par la suppression de la reconnaissance du catholicisme comme religion d’Etat (article 6), la religion catholique est la religion de la « majorité des Français »

Evolution vers le libéralisme et le parlementarisme
• abolition de la censure (article 7)
• limitation de l’article 14 ; la possibilité d’ordonnance est limitée à la stricte exécution des lois « sans pouvoir jamais ni suspendre les lois elles-mêmes, ni dispenser de leur exécution » (article 13).
• extension de l’initiative des lois aux deux chambres (article 14)
• la publicité des séances de la Chambre des pairs
• l’élection des députés pour 5ans « par les collèges électorales dont l’organisation sera déterminée par des lois » (article 30)
• l’abaissement de l’âge du droit de vote à 25 ans et l’éligibilité à 30 (contre respectivement 30 et 40)
• l’abolition des tribunaux d’exception
• la prestation par le roi lors de son avènement d’un serment de fidélité à la Charte devant les Chambres réunies
« La France reprend ses couleurs. A l’avenir, il ne sera plus porté d’autre cocarde que la cocarde tricolore. »

La Charte est confiée « au patriotisme et au courage des gardes nationales et à tous les citoyens français » (article 66). Le régime défini par cette nouvelle charte est qualifié par certains historiens de « préparlementaire » (S. Rials), parce qu’il donne un rôle accru aux Chambres dans le jeu institutionnel.
= monarchie libérale, apparaît pour beaucoup comme une monarchie bourgeoise.
Désormais la Charte ne peut plus servir à restaurer l’Ancien Régime ; car l’origine du pouvoir n’est plus la même : le roi, accepté par la nation représentée par les Chambres, n’a plus qu’une fonction (au lieu d’une dignité), celle de chef de l’Etat assurant la continuité du pouvoir par delà les changements de majorité à la Chambre. D’autant plus qu’il partage avec les Chambres l’initiative des lois. Extérieure au roi la souveraineté appartient à la nation.
Les principales lois concernent le jury, la responsabilité des ministres, la réélection des députés promis à des fonctions publiques salariées, l’organisation de la garde nationale, l’élection d’institutions départementales et municipales, la liberté d’enseignement et surtout "abolition du double vote et la fixation des conditions électorales d’éligibilité"


Lois organiques/ « lois séparées »
Loi du 29 décembre 1831 : abolition de la pairie, destruction du dernier reste d’aristocratie dans les institutions et accentue l’isolement de l’hérédité royale
Loi municipale du 21 mars 1831 : prévoit l’élection des conseillers municipaux (système complexe) = droit de vote à plus de 2 millions d’électeurs municipaux
22 mars 1831 : élection des officiers de la garde nationale
19 avril 1831 : fixe le régime électoral. Élection à la Chambre des députés abaisse le cens d’éligibilité (de 1000 à 500F) et le cens électoral (de 300 à 200F) ce qui double pratiquement le corps électoral (environ 170 000 électeurs en 1831 contre 90 000).
= apprentissage de la démocratie
Cette révolution a ramené le peuple de Paris dans le champ de la politique.

Diane

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Date d'inscription : 25/10/2008

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