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Message  Diane Sam 25 Oct - 12:21

LES ANTI LUMIERES



L’opposition aux Lumières est un phénomène principalement français bien qu’il ait eu des résonances ailleurs en Europe. Le terme d’ « anti-Lumières » est inventé par Nietzsche en 1877, c'est-à-dire bien après l’apparition de ce phénomène. Au moment de l’apparition des Lumières, on parlait d’ « anti-philosophes ». Les anti-Lumières deviennent un phénomène de masse et un torrent intellectuel au XVIIIème siècle.

Qui sont les anti-Lumières ?

Pour Zeev Sternhell, politologue, les anti-Lumières sont des révolutionnaires d’une autre nature. Le mouvement est politique et non pas philosophique ; il s’attaque de manière polémique à des philosophes dont il caricature les idées. Le mouvement des anti-Lumières est constitué des apologistes de la religion chrétienne : beaucoup sont catholiques mais certains sont protestants. Les anti-Lumières sont en majorité inconnus mis à part Fénelon. Seuls les spécialistes les connaissent réellement, contrairement aux grands penseurs des Lumières. Les penseurs des anti-Lumières n’ont pas acquis la gloire, la célébrité et la postérité de leurs opposants bien que pour certains leur œuvre soit importante. Ils ne sont pas à la hauteur intellectuelle des philosophes des Lumières : certains « anti-Lumières » sont surtout connus grâce à Voltaire qui les fustigeait dans ses écrits. Les encyclopédistes n’ont pas trouvé d’adversaire à leur mesure, les arguments de leurs opposants étaient souvent médiocres.
Les anti-Lumières étaient nombreux, on comptait notamment parmi eux la Compagnie de Jésus ou les Jansénistes.
Il y des oppositions au sein même du mouvement.

Que défendent les anti-Lumières ?

Ce mouvement est fondé sur l’Histoire, la culture, la langue et la religion qui doit être la base de la civilisation. Il s’oppose au rationalisme, à l’autonomie de l’individu et à l’universalisme des droits de l’homme qui ne sont que des spéculations de l’esprit ne pouvant supplanter les inégalités « naturelles » existant au sein des sociétés. Les anti-Lumières sont favorables à l’expression du corps et non de l’ensemble des citoyens autonomes. Dans leur conception, la société est associée à la nature. Les anti-Lumières, en s’élevant contre la modernité universaliste privilégient l’Histoire face à la Raison, et la communauté face à l’individu. Ils conçoivent la Nation en tant que corps et s’oppose à la définition qu’en donne l’Encyclopédie dans laquelle la nation est définie comme un ensemble d’individus vivant sur un même territoire et soumis à une même loi et un même gouvernement. Les Lumières abandonnent toute référence à la religion ou à l’Histoire à l’inverse de leurs opposants.
Les Lumières suscitent chez certains de la peur, voire même de la haine car elles bouleversent l’ordre religieux et historique établi. La sortie de l’homme de sa situation de tutelle, religieuse notamment, inquiète. Pour les anti-Lumières, les hommes sans Dieu sont voués à l’immoralisme.
Les affrontements aux Lumières sont d’ordre religieux, métaphysiques, éthiques et politiques. Les anti-Lumières entendent résister à la mutation culturelle. Ils sont caractérisés par leur pluralité, leurs diversités et leurs contrastes. On les définit trop facilement comme n’étant pas des philosophes et étant associés à la religion chrétienne de leur temps. Néanmoins, la pensée religieuse importe beaucoup dans le mouvement : nombreux sont ceux qui refusent de voir le rôle de la Raison s’accroître ainsi que la critique de la religion qui se fait plus importante.

Comment se manifestent les anti-Lumières ?

Peu avant 1760, le phénomène des anti-Lumières se généralise et s’aggrave. Toute l’Eglise se dresse contre un mouvement d’idées qui menace son rôle dans la société. En guise d’opposition aux ouvrages des Lumières, les penseurs du mouvement adverse publient les leurs. Ils entendent reprendre en main les esprits par des écrits visant un large public. Ce sont souvent des réponses à des publications de philosophes des Lumières, comme les Réflexions sur quelques principes de la philosophie de M. Locke à l’occasion des Lettres philosophiques de M. de Voltaire et la Défense des Pensées de Pascal contre la critique de M. de Voltaire, tous deux de Boullier. Ces écrits servent parfois de caution intellectuelle à la répression exercée par les anti-Lumières notamment lors de l’affaire Calas et de l’interdiction de l’Encyclopédie. Celle-ci a en effet été interdite à deux reprises ; en 1752 parce qu’elle enseignait la révolte envers Dieu et l’autorité royale et en 1759 après la publication de De l’esprit d’Helvetius. Le Parlement de Paris condamne l’Encyclopédie, le roi en révoque l’autorisation de publication, l’Eglise la met à l’Index et le pape ordonne à tous les catholiques de la brûler.
Les anti-Lumières sont d’origines diverses et leurs arguments sont différents. Les Jésuites reprochent à l’Encyclopédie d’être dangereuse pour les vérités religieuses et de faire concurrence au Dictionnaire de Trévoux (dictionnaire jésuite). Les journaux jouent un rôle important dans le mouvement, une presse anti-philosophique se développe (Le journal de Trévoux – Jésuites, Les nouvelles ecclésiastiques – Jansénistes). Les anti-Lumières utilisent les armes fournies par les philosophes et tirent l’essentiel de leur substance de la faiblesse supposée de leurs adversaires. Leurs arguments se situent dans des domaines très divers ; ils défendent la religion avec des arguments aussi bien du cœur que de la Raison.
Dans leur dénonciation, les anti-Lumières ont parfois recours à la fiction.

Diane

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Date d'inscription : 25/10/2008

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