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les forces politiques pendant la restauration

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Message  Lucie Ven 21 Nov - 0:54

Les forces politiques pendant la Restauration

-les ultras :
En premier lieu peu organisés car encore inexpérimentés, les députés ultra(royalistes) s'organisent rapidement autour d'un centre de décision, d'une idéologie et d'une presse.
Forts de leur sucès électoral il disposent de plus du soutient du comte d'Artois et autres chefs reconnus (La Bourdonnaye, Corbière ou encore Villèle). Ils s'appuient sur des journaux combatifs comme La Gazette de France, La Quotidienne, Le Journal des Débats ou Le Drapeau Blanc (1819). Chateaubriand sert leur cause (1816 : De le monarchie selon la Charte) ainsi que Lamennais.
De Maistre et Bonald plaident pour l'unité de la société civile et religieuse sous l'autorité monarchique, paternelle, où la noblesse aurait le rôle d'encadrer une société hiérarchisée. Les ultras sont contre-révolutionnaires, cela est dû, en plus de leurs convictions monarchiques, aux persécutions subies sous la Révolution. Ils voient celle-ci comme une épreuve infligée par le Ciel, avec le sacrifice du roi-martyr qui expie les fautes du peuple. Il faut donc châtier les coupables et combattre les théories néfastes d'individualisme ou d'égalité.
Les Chevaliers de la Foi (association secrète fondée par de Bertier sous l'Empire) et l'Eglise servent ces partisans du Trône et de l'Autel.
De même Hugo, Lamartine ou encore Vigny soutiennent les ultras.
Ils prennent l'habitude, la veille des joutes électorales, de se réunir chez Piet, député pour définir une tactique et coordonner leur action.
Les ultras sont hostiles à la Charte et se méfient de Louis XVIII et du Duc de Richelieu, ils sont alors parfois dans l'opposition. Ce combat politique « à front renversé » montre leur attachement aux droits de la majorité élue face à la prérogative royale. « Vive le Roi quand même » crient-ils, en acceptant finalement de signer la controversée loi d'amnistie qui épargne ainsi à la démission des ministres suspects.
La noblesse qui soutient le mouvement ultra a encore la main mise sur la société rurale.

-les constitutionnels ou doctrinaires :
Peu nombreux en terme de députés. Ils sont unis par leur opposition conjointe à la Révolution et à la Contre-Révolution, ainsi qu'à leur attachement à la Constitution et à la représentation. Ils sont conservateurs politiquement et socialement.
Ils tardent à former un parti car, lorsqu'ils sont majoritaires à la Chambre en 1816, Richelieu transforme la majorité à la Chambre en simple exécutant des ordres du gouvernement.
Ils ont cependant un réel pouvoir, autour de leurs chefs Broglie (gendre de Mme de Staël), Decazes, Serre (Président de la Chambre) ou Pasquier. Leurs doctrinaires sont Barante, Royer-Collard, Guizot, Cousin. Ils s'appuient sur des journaux tels Le Courrier ou Le Journal de Paris.
Ils représentent l'accession des classes moyenne à la politique, qu'ils veulent réserver aux possédants : instruits et fortunés seuls doivent jouir de droits politiques. Les constitutionnels sont nombreux à être fonctionnaires ou bénéficiaires des faveurs royales, ils sont donc obligés du gouvernement. Ils se satisfont de la Charte qui assurent une société égalitaire en droit. Ils veulent conjuguer monarchie et liberté, resserrer les liens de la nation (=bourgeoisie attachée aux acquis révolutionnaires) avec la monarchie.
Au début alliés des libéraux contre les ultras ils s'en séparent après le vote de la loi électorale de 1817 qui permet l'élection d'une extrême gauche influente chez les libéraux.

-les libéraux ou indépendants :
Au départ peu représentés dans les assemblées ils s'affirment à partir de 1817 (loi Laîné). Cette troisième force rassemble des anti-ultras unis autour du rejet de l'Ancien Régime, de l'anticléricalisme, du rationalisme des Lumières, de l'amour la Liberté. L'Angleterre leur sert de régime référent.
Comme théoriciens du courant il y a Daunou, de Tracy, Constant (qui dirigea Le Mercure, La Minerve et encore Le Constitutionnel). Leur référent économique est Say, inspiré par Adam Smith.
Ils croient à l'initiative individuelle et craignent les dérives dictatoriales ou réglementaires. Ils souhaitent l'élargissement du droit au suffrage et soutiennent la Charte.
Les libéraux représentent les valeurs de la bourgeoisie entreprenante qui aspire à exercer davantage de responsabilités politiques. On trouve parmi eux La Fayette, Lafitte, Perier (hommes d'affaires), Courier (publiciste), Béranger et même le marquis d'Argenson (noble converti) ainsi que des soldats de l'Empire comme Foy.
D'éphémères journaux les soutiennent : l'Indépendant de Jay, le Censeur de Dunoyer et La Minerve de Constant.
Un groupe parlementaire s'organise sous le nom de « réunion Lafitte » et un comité directeur s'active à préparer efficacement les élections grâce à un réseau de correspondants en province.
Ils ont pour public les étudiants, les jeunes soldats et avocats.

-les bonapartistes et républicains :
Les bonapartistes sont les vétérans des guerres impériales, demi-soldes rancuniers. Ils ont aussi des émigrés en Europe et en Amérique. En 1820 s'organise le complot, inefficace, dit du Bazar français, nom d'un café parisien où ils se retrouvent. Ils lisent le Nain Jaune, journal clandestin.
La mort de l'Empereur en 1821 freine leur mouvement caché et réprimé mais favorise la naissance de la légende dorée de Napoléon. Il rapproche les bonapartistes des républicains qui intègrent le mythe napoléonien et se crée alors la Charbonnerie française, organisation révolutionnaire inspirée des Carbonari italiens. On y trouve Buchez, Bazard, Thierry, Cousin et Jouffroy. Ils se cherchent un chef parmi La Fayette, d'Argenson ou Manuel, notables libéraux. Mais tous leurs soulèvements et complots ne sont qu'échecs. En 1822, les « quatre sergents de La Rochelle » que sont Bories, Pommier, Raoulx et Goubin sont arrêtés et meurent sans dénoncer leurs chefs. Cette affaire discrédite l'organisation.
Les républicains sont peu nombreux, ils se retrouvent dans les loges franc-maçonniques, par exemple la loge « Les Amis de la Vérité ». Certains veulent importer la République américaine.

Lucie

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Date d'inscription : 19/10/2008

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