Fiche : la Vendée et la Révolution

LA VENDEE ET LA REVOLUTION

La guerre de Vendée est une guerre civile opposant partisans et adversaires de la Révolution qui éclata de 1793 à 1796. C’est la seule résistance à la Révolution française à qui l’on attribue le terme de « guerre ».

Contexte

En 1790, l’Assemblée constituante vote la constitution civile du clergé et la nationalisation de ses biens. Aussi, un schisme se crée entre une partie du clergé qui prête serment à la constitution et l’autre réfractaire. Les paysans très présents en Vendée, inquiets pour leur Salut, ont tendance à suivre le clergé réfractaire mais sont fort mécontents, d’autant plus que leur situation ne s’est pas améliorée avec la Révolution.
Ainsi, ce n’est pas l’attachement à l’Ancien Régime qui semble être le point de départ des émeutes vendéennes puisqu’aucune n’est observée lors de l’émigration des nobles ou de la mort du roi guillotiné en 1793.

Le déroulement de la guerre

-Elément déclencheur : La levée de 300 000 hommes par la Convention le 23 février 1793 destinée à renforcer les troupes combattant aux frontières.
S’ensuivent de nombreuses insurrections dans cette région réticente à la Révolution. Les Montagnards (Danton, Robespierre, Marat) engagent une violente répression face à cette résistance armée.

-19 mars 1793 : Des soldats de métier sont défaits au Pont-Charrault, l’affrontement se transforme alors en véritable guerre civile et c’est à partir de ce jour que l’on parle de « guerre de Vendée »

-Après le massacre de Machecoul en 1793 qui fit entre 500 et 800 morts, la Vendée devient l’ennemi prioritaire.

-29 juin 1793 : L’échec de l’assaut contre Nantes, bataille au cours de laquelle Cathelineau trouve la mort. C’est la première défaite des Vendéens qui n’ont connu jusqu’alors que des succès à Fontenay-le Comte, Saumur, Angers etc.

-17 octobre 1793 : Bataille de Cholet et victoire des armes républicaines : l’essentiel des armées vendéennes est écrasé.

-La virée de Galerne : Suite à cette défaite, l’armée vendéenne se rend à Granville dans l’optique d’y trouver des renforts provenant d’Angleterre. Ne parvenant pas à pénétrer dans la ville, ils rebroussent chemin dans une série de batailles très violentes.
La fin de la virée de Galerne marque le début d’une politique de représailles sanglantes.

-Les colonnes infernales : Opérations menées par le général Turreau visant à éliminer toute résistance dans les campagnes vendéennes.

La fin de la guerre

-Juillet 1794 : Les colonnes infernales de Turreau sont dissoutes.

-Les négociations entamées par les deux parties aboutissent au Traité de paix signé à La Jaunaye en février 1795 qui accorde la liberté de culte, transforme les soldats de la Vendée militaire en gendarmes et promet d’indemniser la population.

-Juillet 1795 : L’accord de paix est de courte durée puisqu’un dernier soubresaut de la guerre a lieu avec l’Expédition de l’île d’Yeu mais ces dernières révoltes rassemblent peu et la guerre de Vendée est morte en elle-même.

Le bilan humain est catastrophique puisqu’on dénombre aujourd’hui près de 200 000 morts.

Les figures emblématiques de la résistance vendéenne

-Bonchamps : Homme politique, il fut le commandant des armées vendéennes.

-D’Elbée : Général des armées vendéennes.

-Cathelineau : Militaire, généralissime de l’Armée catholique et royale, il mourut le 14 juillet 1793 des suites d’un combat à Nantes.

-Charette : Militaire, c’est un des meilleurs chefs de la guerre de Vendée qui fut même surnommé « le Roi de la Vendée ».


Les débats historiographiques autour de la guerre de Vendée

Sur les causes de la guerre de Vendée :
*Au XIXème : Le point de vue républicain nie tout caractère populaire au mouvement, il ne s’agirait que d’une machination des nobles et des prêtres à leurs fins personnelles. A contrario, les érudits de sensibilité monarchiste ou catholique y voient une revendication des paysans visant à rétablir la royauté et sauver le catholicisme.

*Au XXème : Sont invoquées les conditions économiques et sociales de l’époque.

En fait, les causes sont multiples. La guerre de Vendée est liée à un mécontentement populaire et il serait erroné d’y voir une quelconque nostalgie de l’Ancien Régime.