La Vendée
Triplette 24 de Sciences Po :: Conférences de méthode :: Avènement des sociétés et des régimes démocratiques
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La Vendée
La Vendée et la Révolution
I] Les raisons
Au début de la Révolution, la Vendée n’était pas hostile à la Révolution. Mais très vite, les décisions républicaines déçoivent les vendéens.
- Alors que les conditions de vie sont difficiles, la République décide d’augmenter les impôts et de réquisitionner le grain pour le donner aux citadins.
- Dans une région profondément attachée à la religion, la Constitution civile du clergé provoque la rupture morale entre la Vendée et le nouveau régime : la plupart des prêtres vendéens refusent de prêter serment et ils sont soutenus par la population. Les prêtres assermentés deviennent la cible privilégiée des Vendéens.
- L’évènement déclencheur est l’ordre de la Convention de procéder à une levée par tirage au sort de 300 000 hommes pour défendre les frontières. Même si l’effort demandé n’est pas très important, il rappelle les procédés déjà employés par la royauté, et surtout, le choix doit se faire précisément parmi ceux qui sont restés jusque là à l’écart de l’engouement révolutionnaire (paysans, artisans…).
II] Les étapes
• La guerre civile
- Le jour fixé, le 10 Mars 1793, les paysans prennent les armes dans de nombreux villages.
De graves échauffourées ont lieu à Cholet, Saint Florent, Machecoul.
Les villageois se dotent de chefs (Bonchamps, Charrette, Cathelineau), la plupart sont des nobles au passé militaire.
Les premiers combats prennent les troupes républicaines, peu nombreuses et effrayées, au dépourvu. C’est un raz de marée blanc.
- La convention commence alors à réagir (elle décrète en Mars la peine de mort contre tous les vendéens pris les armes à la main) et envoie des troupes pour mater la rébellion, mais sans succès.
Les Vendéens sont grisés par leurs premières victoires, et ils utilisent la masse des combattants
Leurs généraux, contraints de s’adapter à des hommes sans connaissance militaire et qui retournent à leurs occupations sitôt la bataille gagnée, mettent en place une organisation militaire intelligente.
Les vendéens accumulent les victoires : Cholet, Thouars, Fontenay, Saumur
Le but de la Révolte (rétablissement de l’ancien ordre, monarchique et religieux), est rappelé par l’emblème des insurgés : un cœur surmonté d’une croix et par la devise : « Dieu et le roi »
- Un tournant a lieu le 29 Juin 1793, avec la défaite à Nantes des Vendéens et la mort de leur général Cathelineau.
Les forces s’équilibrent avec l’arrivée en Vendée de l’armée de Mayence en Juillet.
Les combats se soldent tantôt par la victoire des bleus, tantôt par la victoire des blancs.
Les victoires des républicains sont de plus en plus importantes, jusqu’à celle qui marqye la fin de la guerre conventionnelle : la bataille de Cholet.
Les insurgés perdent dans cette bataille du 10 Octobre trois de leurs chefs : les généraux d’Elbee, Bonchamps et Lescure.
• La terreur
Après la défaite de Cholet, les vendéens décident de traverser la Loire pour rejoindre la Bretagne. Ils sont accompagnés des femmes, des enfants et des vieillards.
Les Républicains, qui commencent à dominer nettement leurs adversaires, versent alors dans la sauvagerie.
Des milliers de Vendéens prisonniers sont fusillés ou noyés à Nantes par Carrier
A partir de décembre 93, la Vendée est sillonnée par les « colonnes infernales » de Tureau.
• La pacification
Après la chue de Robespierre, le 09 Thermidor, la convention revient à des idées plus pacifiques.
Les Républicains font appel à Hoche pour ramener l’ordre et la paix en Vendée.
Celui-ci met fin aux exactions et restaure le dialogue avec la population
Peu à peu, il ramène la paix , tout en combattant les groupuscules insurgés aux ordres de Charrette et Stofflet, les chouans.
Il lui faut presque 2 ans pour éteindre tous les foyers insurrectionnels
C’est la mort de Stofflet et de Charrette, début 1796, qui met un terme au soulèvement.
III] La dénomination
Si les guerres de Vendée ont eu en partie lieu en Vendée, elles se sont aussi déroulées sur une partie de ses trois départements voisins. Ce que l'on appelle la "Vendée militaire", se composait en fait de 4 fractions de départements : le Maine et Loire, la Loire Atlantique, les Deux-Sèvres et la Vendée. L'appellation guerre de Vendée apparaît sous cet éclairage pour le moins approximative....
Ce sont les républicains qui ont créé de toute pièce cette appellation. Ils l'ont ensuite appliquée aux autres foyers insurrectionnels qui se sont développés à travers le pays. Ils ont sciemment fait de la Vendée le symbole de la contre-révolution. Ils l'ont systématiquement portée sur le devant de la scène et en ont fait un département à part, sans raison ...
D'autres départements ont eu un rôle aussi important dans cette guerre. Mais par cette appellation, on les a dépossédés de leur histoire, en laissant la Vendée seule héritière de l'insurrection.
I] Les raisons
Au début de la Révolution, la Vendée n’était pas hostile à la Révolution. Mais très vite, les décisions républicaines déçoivent les vendéens.
- Alors que les conditions de vie sont difficiles, la République décide d’augmenter les impôts et de réquisitionner le grain pour le donner aux citadins.
- Dans une région profondément attachée à la religion, la Constitution civile du clergé provoque la rupture morale entre la Vendée et le nouveau régime : la plupart des prêtres vendéens refusent de prêter serment et ils sont soutenus par la population. Les prêtres assermentés deviennent la cible privilégiée des Vendéens.
- L’évènement déclencheur est l’ordre de la Convention de procéder à une levée par tirage au sort de 300 000 hommes pour défendre les frontières. Même si l’effort demandé n’est pas très important, il rappelle les procédés déjà employés par la royauté, et surtout, le choix doit se faire précisément parmi ceux qui sont restés jusque là à l’écart de l’engouement révolutionnaire (paysans, artisans…).
II] Les étapes
• La guerre civile
- Le jour fixé, le 10 Mars 1793, les paysans prennent les armes dans de nombreux villages.
De graves échauffourées ont lieu à Cholet, Saint Florent, Machecoul.
Les villageois se dotent de chefs (Bonchamps, Charrette, Cathelineau), la plupart sont des nobles au passé militaire.
Les premiers combats prennent les troupes républicaines, peu nombreuses et effrayées, au dépourvu. C’est un raz de marée blanc.
- La convention commence alors à réagir (elle décrète en Mars la peine de mort contre tous les vendéens pris les armes à la main) et envoie des troupes pour mater la rébellion, mais sans succès.
Les Vendéens sont grisés par leurs premières victoires, et ils utilisent la masse des combattants
Leurs généraux, contraints de s’adapter à des hommes sans connaissance militaire et qui retournent à leurs occupations sitôt la bataille gagnée, mettent en place une organisation militaire intelligente.
Les vendéens accumulent les victoires : Cholet, Thouars, Fontenay, Saumur
Le but de la Révolte (rétablissement de l’ancien ordre, monarchique et religieux), est rappelé par l’emblème des insurgés : un cœur surmonté d’une croix et par la devise : « Dieu et le roi »
- Un tournant a lieu le 29 Juin 1793, avec la défaite à Nantes des Vendéens et la mort de leur général Cathelineau.
Les forces s’équilibrent avec l’arrivée en Vendée de l’armée de Mayence en Juillet.
Les combats se soldent tantôt par la victoire des bleus, tantôt par la victoire des blancs.
Les victoires des républicains sont de plus en plus importantes, jusqu’à celle qui marqye la fin de la guerre conventionnelle : la bataille de Cholet.
Les insurgés perdent dans cette bataille du 10 Octobre trois de leurs chefs : les généraux d’Elbee, Bonchamps et Lescure.
• La terreur
Après la défaite de Cholet, les vendéens décident de traverser la Loire pour rejoindre la Bretagne. Ils sont accompagnés des femmes, des enfants et des vieillards.
Les Républicains, qui commencent à dominer nettement leurs adversaires, versent alors dans la sauvagerie.
Des milliers de Vendéens prisonniers sont fusillés ou noyés à Nantes par Carrier
A partir de décembre 93, la Vendée est sillonnée par les « colonnes infernales » de Tureau.
• La pacification
Après la chue de Robespierre, le 09 Thermidor, la convention revient à des idées plus pacifiques.
Les Républicains font appel à Hoche pour ramener l’ordre et la paix en Vendée.
Celui-ci met fin aux exactions et restaure le dialogue avec la population
Peu à peu, il ramène la paix , tout en combattant les groupuscules insurgés aux ordres de Charrette et Stofflet, les chouans.
Il lui faut presque 2 ans pour éteindre tous les foyers insurrectionnels
C’est la mort de Stofflet et de Charrette, début 1796, qui met un terme au soulèvement.
III] La dénomination
Si les guerres de Vendée ont eu en partie lieu en Vendée, elles se sont aussi déroulées sur une partie de ses trois départements voisins. Ce que l'on appelle la "Vendée militaire", se composait en fait de 4 fractions de départements : le Maine et Loire, la Loire Atlantique, les Deux-Sèvres et la Vendée. L'appellation guerre de Vendée apparaît sous cet éclairage pour le moins approximative....
Ce sont les républicains qui ont créé de toute pièce cette appellation. Ils l'ont ensuite appliquée aux autres foyers insurrectionnels qui se sont développés à travers le pays. Ils ont sciemment fait de la Vendée le symbole de la contre-révolution. Ils l'ont systématiquement portée sur le devant de la scène et en ont fait un département à part, sans raison ...
D'autres départements ont eu un rôle aussi important dans cette guerre. Mais par cette appellation, on les a dépossédés de leur histoire, en laissant la Vendée seule héritière de l'insurrection.
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