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Louis Feuillade

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Message  Lucie Jeu 12 Mar - 15:51

Louis Feuillade

« Il est l’un de mes dieux » Resnais

Louis Feuillade naît le 29 Février 1873 à Lunel (Hérault- France) d'une famille de modestes commissionnaires en vins. Il manifeste, à peine sorti de l'adolescence, un goût profond pour la littérature et accumule projets sur projets de drames ou de vaudevilles. Ses poèmes -du pire académisme- sont parfois publiés dans la presse locale où, aficionado passionné, il se fait une petite réputation de critique tauromachique.
Sa famille, très pieuse, assure à l'adolescent une instruction catholique qui se conclue en 1891, à l'Institut Religieux de Carcassonne, par l'obtention du baccalauréat. Afin d'entamer le plus rapidement possible sa vie d'homme adulte, Louis s'engage dans la Cavalerie, devançant ainsi ses obligations militaires. En 1895, il épouse la fille d'un marchand de fruits lunellois. De cette union naît une fille, Isabelle, dont il restera toujours très proche. Mme. Feuillade, de santé fragile, décède en 1911.
Tout naturellement, le jeune homme s'établit comme courtier en vins. Mais, au décès de ses parents, plus rien ne retient l'ambitieux Louis dans sa ville natale. Il monte à Paris en 1898 pour y conquérir la gloire littéraire. Une période de profonde misère l'y attend, journaliste famélique.
Au début de 1905, il commence à vendre régulièrement des scenarii chez Gaumont et obtient bientôt de les mettre lui-même en scène. Rapidement, Louis Feuillade devient le scénariste attitré de celle qui est connue comme la première femme réalisatrice de l'histoire du septième art, Alice Guy.
En 1907, il devient directeur artistique de la maison. Il occupera ce poste jusqu'en 1918, tout en poursuivant sa propre production jusqu'en 1925, année de sa mort. On l’estime à environ 800 films. (A l'époque de ses débuts, un film dépassait rarement dix minutes.)

Dès 1910, pour contrebalancer 'Le Film d'Art', Louis Feuillade promeut la série Gaumont «Le Film Esthétique», pour laquelle il mettra en scène des oeuvres religieuses : «Pater», «Les Sept Péchés Capitaux», «La Nativité», «La Vierge d'Argos». Destinée à promouvoir des oeuvres “de qualité”, cette tentative n'eut pas le succès escompté et fut interrompue dès l'année suivante. Feuillade entreprend alors «La Vie telle qu'elle Est», nouvelle série de films supposés montrer des “scènes de la vie réelles”.
Mais c'est davantage au travers des cinq films consacrés au personnage de Fantômas que Feuillade termine brillamment la première partie de sa carrière, tous interprétés par René Navarre. La série, datant de 1913, est son premier chef d’œuvre et le premier chef d’œuvre au cinéma de ce que la critique moderne, tant sur le plan littéraire que sur le plan cinématographique, appellera plus tard " le Réalisme fantastique " ou le " Fantastique social ".
" On dit qu'il y a dans le cinéma une tradition Méliès et une tradition Lumière ; je crois qu'il y a aussi un courant Feuillade qui utilise merveilleusement le fantastique de Méliès et le réalisme de Lumière ", déclare Alain resnais.
C'est en effet en les plongeant au cœur même de la réalité quotidienne que Feuillade -par ailleurs sans aucun doute l'un des plus grands plasticiens de l'histoire du cinéma- sait rendre crédibles les personnages les plus invraisemblables et les situations les plus délirantes. Car, pour lui, la réalité quotidienne n'est qu'un masque derrière lequel se dissimule une autre réalité, bien plus forte, bien plus vraie, bien plus réelle, bien plus belle : celle du merveilleux, de l'onirique, du fantastique. " J'admire chez Feuillade, dit encore Alain Resnais, cet instinct poétique prodigieux qui lui permettait de faire du surréalisme comme on respire ».

Louis Feuillade a été, après la guerre de 1914, l'un des cinéastes les plus fameux au monde et sa série des " Fantômas ", (1913), ses films à épisodes, " Les Vampires " (1915), " Judex " (1916), " Tih-Minh " (1918), " Barrabas " (1919), etc dont les héros prenaient vite rang de grands mythes populaires, ont déplacé des millions de spectateurs.
Moins connus de nos jours, parcequ'une grande partie en a été perdue, ses comédies et ses vaudevilles ne sont pas à négliger, loin de là. On y retrouve, sur le mode comique mais avec la même efficacité, ce sens des situations absurdes et du suspens qui ont fait sa gloire dans le domaine de l'aventure.
Tombé dans l'oubli avec l'arrivée du parlant, malgré les Surréalistes qui professaient pour lui l'admiration la plus vive, sa réhabilitation a commencé après la seconde guerre mondiale grâce à Henri Langlois, sauveteur de ses films dès 1936 lors de la fondation de la Cinémathèque Française, et à des cinéastes comme Georges Franju (co-fondateur de la Cinémathèque), Alain Resnais, François Truffaut, Jean-Luc Godard…
A la suite d'une édition vidéographique aux Etats-Unis, " Les Vampires " avec " Fantômas " et " Judex ", ont été proclamés par Time-Magazine second meilleur film de l'année 1998 après " Il faut sauver le soldat Ryan " de Steven Spielberg.

Lucie

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Date d'inscription : 19/10/2008

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