Louis Napoléon Bonaparte

1- Le neveu de l'Empereur
21 avril 1808 : naissance de Louis-Napoléon Bonaparte, petit-fils de Joséphine de Beauharnais et neveu de Napoléon Bonaparte. Son parrain est Napoléon, sa marraine Marie-Louise. Proche de la famille impériale jusqu'à la chute de Napoléon, il part en exil avec sa mère sous la Restauration. Dans leur château en Suisse, à Arenenberg, il reçoit une éducation princière.
En Italie, avec son frère Napoléon-Louis, carbonaro, il songe à la politique, à l'unification de l'Italie. Il entre en 1830 dans l'artillerie suisse, où il a tôt fait d'apprendre que les insurgés français de juillet ont crié « Vive Napoléon II » et que sa famille entretient l'espoir de retourner en France. En septembre 1830 Louis-Philippe proscrit les Bonaparte.
Ne pouvant revenir au pouvoir en France, il combat avec son frère Napoléon-Louis en Romagne contre l'autorité du Pape et de l'Autriche et contre l'avis de leur père. Napoléon-Louis meurt en 1831. Malade, Louis-Napoléon est emmené par sa mère en Angleterre.
Napoléon II meurt en 1832, ce qui place Louis-Napoléon au premier rang des héritiers de sa génération, et, par rapport à ses oncles, il est le seul à s'activer pour reprendre le pouvoir. Il commence à écrire des opuscules politiques et des articles, dont un manuel d'artillerie qui a du succès en 1834.

2- Le conspirateur
En 1835 il se lie avec un agitateur bonapartiste, Persigny, et commence quinze ans de conspiration et de complots. En octobre 1836 il tente de se rallier la garnison de Strasbourg pour ensuite rejoindre Paris mais il est capturé dès le début infructueux de sa tentative. Il est gracié et exilé aux Etats-Unis. Mais il rentre vite au chevet de sa mère mourante (1837). En 1838 il est forcé par Louis-Philippe de quitter Arenenberg, sous les vivats des libéraux il épargne ainsi à la Suisse une guerre avec la France.
Réfugié à Londres il écrit Des idées napoléoniennes en 1839. puis Persigny édite les Lettres de Londres en 1840 où Louis-Napoléon est peint comme un prince héroïque. Le retour des cendres de l'empereur annoncent l'apogée de la légende napoléonienne.
Il tente un débarquement en France, à Boulogne et il est de nouveau arrêté. Il est lourdement condamné, emprisonné à vie au fort du Ham, ce qui lui donne l'image d'un prince persécuté.

3- Le rénovateur du bonapartisme
Il y consacre son temps à la réflexion, la lecture et la correspondance et il rédige De l'extinction du paupérisme (1844), ce qui socialise le bonapartisme tout en s'appuyant toujours sur les notions d'ordre, d'autorité, de suffrage universel et de réconciliation. Il jette ainsi les bases de sa politique, axée sur l'opposition à la monarchie de Juillet et sur le soutien du peuple grâce à la propagande.
Il s'échappe en 1846 et rejoint Londres, mais il n'a pas le droit de retrouver son père avant sa mort, lorsqu'il devient le légitime héritier de Napoléon.
Dès la chute de la monarchie de Juillet Louis-Napoléon rentre en France où il retrouve Persigny, mais Lamartine lui rappelle qu'il est toujours exilé, il retourne donc à Londres où il prépare un retour par les urnes.

4- Le premier Président
Louis-Napoléon se présente aux élections partielles de juin et est élu mais il renonce à son mandat devant l'opposition de la Constituante. Après les émeutes de juin il prépare son retour pour les élections de septembre où il se fait de nouveau élire, la loi d'exil ayant cette fois été suspendue il devient député de la Seine.
Avec l'aide de Persigny il fait naitre un parti bonapartiste, appuyé de nombreux journaux. Dès octobre il annonce qu'il se présente aux élections présidentielles. Mais ses opposants ne voient pas en lui un adversaire dangereux.
10 décembre 1848 : Louis Napoléon Bonaparte est élu Président de la République avec 75% des voix. Grâce à son nom, connu de tous, dont les paysans analphabètes et son programme conservateur, il réussit à s'attirer les votes des notables et ceux des paysans et de certains ouvriers.
Le 20 décembre il prête serment à la Constitution, mais son mandat de président est limité à 4 ans. Il réduit à néant l’opposition républicaine, laisse les conservateurs se discréditer eux-même. Ne pouvant faire modifier la Constitution, il décide de faire un coup d’Etat. Au matin du 2 décembre 1851, il annonce la dissolution de l’Assemblée, le rétablissement du suffrage universel et un plébiscite qui l’autorisera à donner à la France des institutions renouvelées de l’Empire.
La majorité monarchiste ne pouvant résister se contente de protestations verbales. Les républicains tentent de soulever le peuple des faubourgs. Quelques barricades s’élèvent le 3, le 4 l’insurrection est terminée. Il y a près de quatre cent morts, ving-sept mille personnes seront arrêtées. Le coup d’Etat est plébiscité le 21 décembre 1851. Le 15 janvier 1852 est promulguée une constitution inspirée de la Constitution consulaire de l’an VIII, son mandat de président est porté à dix ans.
Le 21 novembre 1852 il organise un nouveau plébiscite destiné au rétablissement de la dignité impériale, et devient Napoléon III.