Triplette 24 de Sciences Po
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le deal à ne pas rater :
Retour en stock du coffret Pokémon Zénith Suprême – ...
Voir le deal

Les utopies socialistes

Aller en bas

Les utopies socialistes Empty Les utopies socialistes

Message  Théophane Dim 23 Nov - 18:05

Les utopies socialistes de la première moitié du XIXème siècle

C’est Pierre Leroux qui en 1833 utilise la première fois le terme de « socialiste ». A l’époque, on parle plus volontairement de « novateurs » ou de « réformateurs sociaux ». Ils mettent la question sociale au centre de leurs préoccupations, au détriment de la politique, et ont pour principe d’achever la Révolution. Pour cela, certains envisagent la mise en place de cités-témoins destinées à se propager par contagion. La volonté des créateurs de ces cités de ne pas passer par la sphère politique pour assurer la diffusion de leurs idées les fait qualifier « d’utopistes ». Cependant, ces derniers n’hésitent pas à faire appel à la politique pour la mise en place de leurs nouvelles sociétés, notamment au niveau du financement même s’il arrive que les socialistes demandent à la puissance publique de promouvoir des réformes sociales.

Robert Owen et les usines modèles

Owen est un pragmatique qui met en place des principes simples avant de les théoriser. Il veut rendre le caractère humain rationnel grâce à l’éducation et mise pour cela sur une collaboration des classes et notamment sur l’action des classes privilégiées. Il est tout d’abord le « bon patron » et met en œuvre ses plans d’éducation avec succès dans l’usine de New Lanarck (suppression de l’alcoolisme chez les ouvriers). Devant le refus du gouvernement anglais de lui apporter son aide, Owen met en place la communauté de New Harmony dans l’Indiana Dans cette communauté sont bannis l’argent et les autres commodités. De plus, il n’y a pas de propriété ou de souveraineté individuelle. Elle compte 900 membres en 1825 mais se révèle être un échec car elle redevient peu à peu une ville comme une autre. Dés lors, il se tourne vers les organisations déjà existantes comme les Trade-unions et les copératives. Il mettra ensuite en place une éphémère « banque d’échange du travail » puis participera à la Grande Union de 1834 entre les classes productrices qui participera à la diffusion de ses idées.

Le phalanstère de Ménilmontant

Les disciples de Saint-Simon envisagent la mise en œuvre de ses idées dans une société à l’écart de toute considération politique. Ainsi, en avril 1832, Enfantin et ses fidèles investissent en dehors de Paris, au 145 rue de Ménilmontant, une grande propriété qui appartient à la famille de ce dernier. Alors que les combats réprimant une insurrection républicaine font rage, une trentaine de disciples (uniquement des hommes) participent le 6 juin à une cérémonie de "prise d’habit", revêtant le fameux uniforme bleu, blanc, rouge dont le gilet se boutonne dans le dos, symbolisant l’entraide nécessaire. Une vie communautaire rigoureusement organisée se met en branle. La maison s’ouvre le dimanche aux parisiens, qui viennent en curieux. Enfantin a écarté les femmes du mouvement, prétextant que la société n’était pas encore prête à envisager leur émancipation.
La nuit, Enfantin et ses disciples, assis en croix, recherchent une expression mathématique de la vérité et de la morale et élaborent les canons de la religion nouvelle.
Tout irait pour le mieux si la justice ne rattrapait ses proies. Le commissaire Maigret vient trouver ici Enfantin en juillet 1832 et convoquer les responsables saint-simoniens au tribunal. On les accuse d’atteinte aux bonnes mœurs et d’escroquerie, mais c’est surtout la contagion politique que redoute le gouvernement de Louis-Philippe. La société saint-simonienne est dissoute en août. Le Globe cesse de paraître. Enfantin, Chevalier et Duveyrier sont condamnés à la prison.

Charles Fourrier et les phalanstères

Pour Fourrier, les phalanstères sont un regroupement des éléments nécessaires à la vie harmonieuse d’une communauté appelée la phalange. Ces dernières sont supposées regrouper tous les caractères de l’âme humaine. La communauté vit dans un « hôtel coopératif » mais néanmoins ne peut s’y limiter. Une phalange par conséquent aura des frontières sans limite, elle devra gagner de proche en proche tout le globe, uni en une vaste fédération. Il importait donc que la première tentative fût réussie. Ce ne fut pas le cas et les premières tentatives en France ne furent pas importantes en raison des problèmes financiers. Cependant , le modèle trouva un écho à l’étranger : le premier phalanstère fut mis en place en Roumanie en 1844, certains furent créés en Russie mais dans ces deux pays, ils furent confrontés à une forte répression de la part des monarques. Mais c'est aux États-Unis que l'expansion du fouriérisme fut la plus extraordinaire et la plus complexe. De 1830 à 1860, les publications et les expériences se multiplièrent. Seulement, il ne s’agissait plus de phalanstères athés mais chrétiens la plupart du temps.
Les phalanstères les plus connus sont celui de Victor Considérant au Texas appelé La nouvelle Réunion et le familistère de Guise qui fait un tri dans le fouriérisme.

Etienne Cabet et les Icaries

Cabet est influencé par le socialisme utopique. Il pense que ce sont les institutions sociales qui empêchent les hommes d’atteindre le bonheur commun et en particulier vise la propriété qui engendrerait l’inégalité. Il veut donc une communauté sans propriété privée avec une égalité stricte (allant jusqu’aux vêtements, aux distractions). Les institutions politiques, communales ou nationales, sont élues au suffrage universel. Enfin, la religion est issue de l’Evangile et met en œuvre la fraternité. Cette communauté doit s’étendre par l’exemple et pour cela une période de transition est nécessaire sous la direction d’un dictateur auquel le peuple donne sa confiance. Ce communisme n’est pas révolutionnaire et ne s’étend qu’aux biens. En effet, Cabet conserve famille et mariage. Les Icaries seront surtout mises en place aux E-U : au Texas, dans l’Illinois, dans l’Iowa et en Californie (Icarie-Sperenza).

Théophane

Messages : 8
Date d'inscription : 23/10/2008

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum