Les Trois Glorieuses

« Les trois glorieuses » de juillet 1830

= Révolutions des 27, 28, 29 juillet 1830 à Paris qui mettent fin au règne de Charles X et conduisent à la monarchie de juillet.
Trois glorieuses // Glorious Revolution anglaise de 1688-1689 qui avait permis de remplacer Jacques II par Guillaume d’Orange.

Les causes :
• Libéraux majoritaires à la Chambre, ms Charles X nomme Polignac, emblème du retour à l’Ancien Régime. + Ultra au ministère de l’intérieur : le comte de la Bourdonnaye.
• Adresse des 221 Mars 1830 : conflit entre la Chambre et le roi  dissolution de la Chambre en mai 1830, et opposition libérale encore plus forte
• 4 ordonnances du 26 juillet 1830, publiées dans Le Moniteur, journal officiel du gvt Fr, (suspension de la lib de presse, annulation des élections, modif de la loi électorale, programmation de nouvelles élections) = coup de force constitutionnel (selon l’art. 14 de la Charte, au nom de la « sûreté d’Etat »). Tentative de retour à l’Ancien Régime.

Les Trois Glorieuses
27 juillet : De l’émeute à l’insurrection
La presse : Suite à la proclamation des 4 ordonnances, Dans les bureaux du « National », le journaliste Adolphe Thiers rédige aussitôt une protestation solennelle, signée par 44 journalistes, et publiée le lendemain 28 juillet par « Le National », « Le Temps », « Le Globe » et « Le Journal du commerce », qui paraissent tous sans autorisation
« Le régime légal est [...] interrompu, celui de la force est commencé. Dans la situation où nous sommes placés, l’obéissance cesse d’être un devoir. [...] Aujourd’hui donc, des ministres criminels ont violé la légalité. Nous sommes dispensés d’obéir. Nous essaierons de publier nos feuilles sans demander l’autorisation qui nous est imposée. »
=> barricades dans la nuit du 27 au 28 juillet, surtout dans l’Est de Paris. Coups de pavés, briques, pots de fleurs. Affrontements entre la foule et la police. Le roi confie la répression des émeutes au maréchal Auguste de Marmont, un soldat impopulaire pour avoir trahi Napoléon 1er, tout juste de retour d'Alger.

Qui sont les insurgés ?
Pour l’historiographie socialiste et communiste, dans la lignée d’Ernest Labrousse : des victimes de la crise économique et des exclus.
Pour d’autres, comme David H. Pinkney : essentiellement des artisans, des boutiquiers et des employés, dont beaucoup ont fait partie de la garde nationale jusqu’à sa suppression en 1827 et ont conservé leur arme.
Pour Jean Tulard, se basant sur les archives de la préfecture de police, ce sont « des ouvriers saisonniers, sans passé ni traditions révolutionnaires [...] masse facilement entraînée par les étudiants et les meneurs politiques »
Foule parisienne, ouvriers, commerçants, étudiants
Meneurs : qq activistes républicains : François-Vincent Raspail, Louis-Adolphe Robin-Morhéry , Armand Marrast, Auguste Blanqui …
Des bonapartistes, au sein de la Charbonnerie.

28 juillet : La révolution populaire
Parution des journaux sans autorisations. Le préfet de police Claude Mangin ordonne la saisie des presses des 4 journaux.=> échauffourées entre la police et ouvriers typographes.
Marmont envoie à Charles X : « Ce n’est plus une émeute, c’est une révolution ».
Les insurgés prennent l’Hôtel de Ville, hissent le drapeau tricolore.
Les députés libéraux se réunissent pr trouver une solution.( Laffitte, Lafayette, Guizot …)
Barricades nuit 28-29 juillet

29 juillet : triomphe de l’insurrection
Le dispositif militaire de Marmont cède : les insurgés sont les maîtres de Paris. Charles X et la famille royale quitte paris. Les républicains place La Fayette au commandement de la Garde nationale, dissoute en 1827 qui est reconstituée. Devant l’enchaînement des événements, les libéraux se rallient à la solution orléaniste.
Menée essentiellement par des Républicains et soutenue par la bourgeoisie dépouillée de son droit de vote par les ordonnances scélérates, la Révolution de Juillet met fin à la Restauration

30-31 juillet: La récupération bourgeoise
Dans les jours qui suivent, bataille entre les élites pour décider du sort de la France. Les Républicains désorganisés ne parviennent pas à s’imposer face aux partisans d’une monarchie constitutionnelle (rôle de Talleyrand, Thiers et du banquier Laffitte). Les libéraux ont peur de la République (cf La terreur ). C’est finalement le Duc d’Orléans qui obtient le pouvoir dans une solution de compromis : la Monarchie de Juillet. Il fait consensus car il est issu d’une lignée royale mais son père, Philippe-Egalité, régicide a soutenu la R°F. Le 30 juillet, Adolphe Thiers présente le duc d’Orléans comme la solution pr éviter une guerre avec l’Europe. Le lendemain, ce dernier accepte la lieutenance générale du royaume (il assure la régence au nom de l'héritier légitime, le petit-fils de Charles X, le duc de Bordeaux, «l'enfant du miracle» 10 ans). Le 31, il est accueilli à l’Hôtel de ville de Paris par la Fayette et la commission municipale installée par les libéraux, et qui se compose notamment de Jacques Laffitte et Casimir Périer. Charles X abdique le 2 août et s’exile en Angleterre. Les députés révisent la charte le 3 août et déclarent le trône vacant le 7. Le duc d’Orléans est proclamé roi sous le nom de Louis-Philippe 1er et prête serment à la charte révisée le 9 Août 1830 : il est « roi des Français ». (En résulte une opp° entre les orléanistes et les légitimistes –partisans du Duc de Bordeaux-)
 Pour beaucoup, cette révolution n’est qu’une demi-victoire et annonce le retour d’une politique réactionnaire et de nouvelles émeutes, notamment en 1832. C’est pourquoi l’on parle parfois de « Révolution confisquée ». Si les républicains ont été au premier rang sur les barricades, les libéraux ont donc su mettre à profit les Trois Glorieuses : 1830 apparaît ainsi comme une R° libérale // Delacroix La liberté guidant le peuple, immortalise son caractère universel.