Triplette 24 de Sciences Po
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le Deal du moment : -20%
Xiaomi Poco M6 Pro (8 Go / 256 Go) Noir
Voir le deal
159.99 €

La IIe Internationale (1)

Aller en bas

La IIe Internationale (1) Empty La IIe Internationale (1)

Message  Lucie Mer 27 Mai - 18:49

La IIe Internationale 1889-1914

1) L’expansion du mouvement ouvrier
-Mutation des structures ouvrières avec l’industrialisation : augmentation du nombre d’ouvriers et concentration dans de plus grandes entreprises, apparition de nouvelles catégories professionnelles (chemin de fer, gaz…) => élargissement du monde ouvrier.
-Essor du syndicalisme : quantitatif et qualitatif (on passe du métier à l’industrie comme base d’organisation).
-Le socialisme s’étend : vers les pays du nord, les pays balkaniques et la Russie, ainsi que l’Italie. Et surtout il se développe aux USA et sur le continent américain où les colons l’ont apporté. Enfin il atteint le continent asiatique en Turquie, Indonésie et à Shanghaï.
-Création de partis politiques autonomes, à l’échelle régionale puis nationale : d’abord dan les pays à forte concentration ouvrière 1875, SPD ; 1885, POB ; 1888 : partis sociaux-démocrates autrichiens et suisses ; puis dans ceux à structure agraire 1891, parti socialiste bulgare ; 1893, parti social-démocrate ouvrier roumain.
-Développement de l’influence socialiste dans la sphère politique : électorat mesurable, groupes parlementaires, élus locaux nombreux.

2) L’émergence de variantes nationales
-Relations différentes entre syndicalistes et socialistes : Angleterre, le mouvement trade-unioniste contrôle toute l’activité ouvrière et conditionne l’implantation du socialisme ; Allemagne, le SPD dirige l’action syndicale en fonction des stratégies socialistes ; Belgique, totale fusion des formes d’organisation ouvrière dans la démocratie socialiste ; France, syndicalisme et socialisme se développent parallèlement et deviennent concurrents dans la conquête de l’opinion ouvrière.
-Aucune uniformité des Partis socialistes, dont la structure des appareils diffère : Belgique, le POB n’est qu’une fédération vers laquelle les sections socialistes, les syndicalistes et les coopérations drainent les forces populaires, avec un Conseil général constitué de délégués de chaque branche ; Angleterre, les trade-unions empêchent la croissance d’un socialisme autonome, en 1900 le Labour Party est créé pour représenter les syndicats sans passer par les partis sociaux démocrates tels que la Fédération social-démocrate de Hyndmann de 1884 ou l’Independant Labour Party de 1893 de Hardie et Mann ; France, chaque version théorique du socialisme se fige en un parti distinct, avec une unification tardive et fragile dans l’opposition au mouvement syndical.

3) Les tentatives de reconstituer l’AIT
-Maints projets entre 1876 et 1889 : désir de conserver un noyau doctrinal commun et une action pensée et conduite au niveau international, par delà les différentiations nationales, pour amener à une mobilisation forte pour prendre le pouvoir. Congrès et conférences se voulant internationaux se multiplient, « nostalgie de l’Internationale » (Engels). Mais opposition du SPD et de Marx et Engels : partis trop petits et disparates.
-Persistance de batailles d’idées à l’intérieur du mouvement socialiste : hégémonie du marxisme en Europe centrale mais oppositions en Europe occidentale et orientale : gauche républicaine, anarchistes, néo-bakouninistes…

4) Le congrès de Paris, 1889
-Deux Congrès rivaux : deux propositions de Congrès s’affrontent, socialistes allemands et guesdistes contre les Trade-unions et les possibilistes français : querelle internationale. Finalement du 14 au 21 juillet 1889 se tiennent deux Congrès rivaux : un marxiste salle Pétrelle, un possibiliste rue Landry.
-Congrès de la salle Pétrelle considéré comme le début de la IIe Internationale par Vaillant : représentation de toutes les nations, œcuménisme du rassemblement. Adoption d’une campagne pour la journée de 8h, sont contre les armées permanentes, veulent une législation internationale du travail et sont jetées les bases de la fête socialiste internationale du 1er mai.

5) La résurrection de l’Internationale
-Congrès de Bruxelles, 1891 : la renaissance de l’Internationale est un fait acquis, plus de congrès parallèle. Convocation tous les 3 ans d’un Congrès fait vivre l’Internationale, autrement, le principe fédératif se substitue au principe de centralisation.
-Les règles de l’action socialiste : selon le modèle parlementaire, un bureau élu coordonne les travaux des commissions qui élaborent des résolutions, celles-ci sont votées en assemblée générale où se réunissent des délégués de chaque section nationale. Les résolutions votées ont une portée énorme et mondiale pour définir le programme de chaque Parti. Ceux-ci gardent leur autonomie en matière de tactique, les congrès internationaux ne doivent pas intervenir dans leurs affaires. => concertation des représentants de toutes les tendances et soucis du respect de l’autonomie des partis nationaux

6) La composition de l’Internationale socialiste et les critères d’admission
-Les rapports avec l’anarchisme : dès le Congrès de Bruxelles leurs mandats ne sont pas validés, ils sont définitivement exclus au Congrès de Londres en 1896. Les socialistes, contrairement aux anarchistes, ne se ferment pas à l’action politique par la voie parlementaire.
-Les rapports avec les syndicats : les allemands veulent les associer tandis que les français s’y opposent, les premiers l’emportant dans un premier temps, puisque sont invités aux Congrès les syndicats professionnels ouvriers. Mais les syndicalistes français et anglais préfèrent constituer une Internationale proprement syndicale : en 1902 est fondé le Secrétariat international des Organisations syndicales.

7) Le monde de la IIe Internationale
-Pluralisme doctrinal : une fédération souple de partis nationaux autonomes : en opposition avec l’AIT trop centralisée et minée de contradictions internes. Chaque section a son héraut, d’origines contrastées.
-Mise en place d’un réseau complexe d’institutions centrales : Bureau socialiste international créé en 1900 qui est un comité permanent, il siège à Bruxelles, composé de deux délégué de chaque section qui se réunissent une fois par an en séance plénière, où se retrouvent aussi tous les grands noms du socialisme. Avec Huysmans en 1905, il s’affirme comme l’organe de coordination. En 1904 est créée une Commission socialiste interparlementaire devant coordonner les actions parlementaires socialistes. Sont aussi constituées des instances socialistes spécifiques : pour les journalistes, les femmes (Conférence internationale des femmes socialistes, 1907), la jeunesse (Conférence internationale de la jeunesse socialiste, 1908)…
-Emergence du SPD qui s’impose comme un modèle : marxiste tout comme la principale tendance à l’Internationale ; allemande, c’est-à-dire victorieuse de la France, organisée, disciplinée, unifiée, scientifique. L’Allemagne possède des hommes de sciences capables d’élaborer les thèses socialistes et une classe ouvrière qui a conscience de soi et qui s’organise : deux éléments nécessaires à la croissance du mouvement socialiste. La social-démocratie allemande ne se borne pas à la sphère politique comme le font les partis, elle est une sub et contre-société au régime impérial. Tout en conservant des liens avec la société globale contre laquelle elle lutte, elle s’en veut séparée, autonome. Le SPD doit être une

Lucie

Messages : 28
Date d'inscription : 19/10/2008

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut


 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum