Quelques points sur erthelot et le positivisme
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Quelques points sur erthelot et le positivisme
MARCELLIN BERTHELOT
Au contraire de son ami Renan, qui prétendait, en 1855, que « le siècle... va vers la médiocrité », Berthelot a toujours affiché un robuste optimisme de scientiste.
L'exercice de la puissance humaine sur la nature l'émeut, et, dans la république de la fin du siècle, il répète la plupart des thèmes « positivistes ».
Il rêve d'une « direction des sociétés humaines par les sciences », assigne pour but à la vie « l'action scientifique dirigée vers notre développement individuel le plus complet », mais, la même année, affirme que « l'importance des individus ira sans cesse en diminuant ».
Au-delà de ces contradictions apparentes, un anticléricalisme trivial l'anime.
Ses prédilections vont à un ordre productif que dominerait sa « conception nouvelle de la raison collective ».
La science, à ses yeux, procure morale et bonheur : « Le bonheur et le bien-être ne s'acquièrent pas par de vaines paroles... On y parvient surtout par la connaissance exacte des faits, par la conformité de nos actes avec les lois constatées des choses. »
Conséquent, il s'attache à élever le potentiel scientifique et technique du pays, et encourage de son mieux l'enseignement moderne.
Mais son scientisme sans nuances agaçait, et, quand on lut la première phrase de ses Origines de l'alchimie : « Le monde est aujourd'hui sans mystère », il s'éleva une protestation générale où savants et esthètes se rejoignirent.
Paul Bourget avait parlé de la « banqueroute de la science », le thème est repris polémiquement par Brunetière : à l'idéal de solidarité sociale, scientifiquement réglé, du chimiste, il oppose sans peine l'ascension des budgets de guerre, la laideur des banlieues industrielles et la dure condition des mineurs
Il est clair que Berthelot n'avait aucunement besoin de toute sa « philosophie » pour mener ses expériences et construire ses théories. Elle a même incontestablement desservi le savant, lorsqu'elle l'a conduit à s'opposer à l'introduction de la théorie atomique dans l'enseignement français. Quant à son scientisme militant, une critique non apologétique montrerait qu'il enveloppait un désir contradictoire de sauvegarder dans le socialisme espéré des valeurs bourgeoises de notable.
Au contraire de son ami Renan, qui prétendait, en 1855, que « le siècle... va vers la médiocrité », Berthelot a toujours affiché un robuste optimisme de scientiste.
L'exercice de la puissance humaine sur la nature l'émeut, et, dans la république de la fin du siècle, il répète la plupart des thèmes « positivistes ».
Il rêve d'une « direction des sociétés humaines par les sciences », assigne pour but à la vie « l'action scientifique dirigée vers notre développement individuel le plus complet », mais, la même année, affirme que « l'importance des individus ira sans cesse en diminuant ».
Au-delà de ces contradictions apparentes, un anticléricalisme trivial l'anime.
Ses prédilections vont à un ordre productif que dominerait sa « conception nouvelle de la raison collective ».
La science, à ses yeux, procure morale et bonheur : « Le bonheur et le bien-être ne s'acquièrent pas par de vaines paroles... On y parvient surtout par la connaissance exacte des faits, par la conformité de nos actes avec les lois constatées des choses. »
Conséquent, il s'attache à élever le potentiel scientifique et technique du pays, et encourage de son mieux l'enseignement moderne.
Mais son scientisme sans nuances agaçait, et, quand on lut la première phrase de ses Origines de l'alchimie : « Le monde est aujourd'hui sans mystère », il s'éleva une protestation générale où savants et esthètes se rejoignirent.
Paul Bourget avait parlé de la « banqueroute de la science », le thème est repris polémiquement par Brunetière : à l'idéal de solidarité sociale, scientifiquement réglé, du chimiste, il oppose sans peine l'ascension des budgets de guerre, la laideur des banlieues industrielles et la dure condition des mineurs
Il est clair que Berthelot n'avait aucunement besoin de toute sa « philosophie » pour mener ses expériences et construire ses théories. Elle a même incontestablement desservi le savant, lorsqu'elle l'a conduit à s'opposer à l'introduction de la théorie atomique dans l'enseignement français. Quant à son scientisme militant, une critique non apologétique montrerait qu'il enveloppait un désir contradictoire de sauvegarder dans le socialisme espéré des valeurs bourgeoises de notable.
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